Au beau milieu d’un vent sonore propulsé depuis les baffles impériales de l’Atelier, BODOC contemple ce spectacle qu’il a observé tant de fois : il en a vu, de la lumière balayer ce sol doublement cannelé, lorsqu'il travaillait tous ces jours à de nouvelles créations, qui ont surgi çà et là. Elles viennent lui porter compagnie, son équipe ayant pris un congé général et indéterminé suite aux péripéties qui avaient agité tout cet espace. Au moment précis où son regard se posa sur le vaisseau, ses binocles parurent se tordre dans une forme inquiète, trouvant un écho en lui-même. Il y avait là de l’attente - de quoi ? Il n’aurait su le dire. Ce géant d’ondulé aux 7 kg de colle dormait là, paisiblement.

Soudain, une singulière agitation se fit sentir, de la poussière cartonnée s’éleva puis du ciel un petit point fit son apparition et se rapprocha, pour révéler un petit droïde de la Compagnie des Postes Spatiales. « Allons donc, une lettre ! » s’écria t-il intérieurement avec surprise.

L’holo-gazouilli fut des plus brefs et directs, il matérialisa une petite trompette qui annonçait :

Une carte mentionnait « INVITATION » et le nom de BODOC ; au dos, l’affiche de l’événement :

Notre sculpteur-éclipse ne l’attendait plus. Le message eut un effet particulièrement explosif, ce jusqu’à la surchauffe : il était encore loin d’être prêt !

BODOC fut saisi d’une immense agitation, il déclama avec emportement sa réponse positive au droïd qui repartit aussitôt le gazouiller à ses propriétaires. Il se jeta ensuite d’un bout à l’autre de l’atelier, une idée chassant immédiatement la précédente – ainsi jusqu’à ce que son émotion puisse quelque peu retomber. Les jambes tremblantes, le souffle haletant, un fond de binocle illuminé, son regard fut un temps hagard avant de revenir à son œuvre. Le vaisseau ! Le crash !

ll vola littéralement jusqu’au deck d’alimentation endommagé, immobile depuis l’accident, avec ses alimentations jaillissant au grand jour. Il procéda à une rapide inspection, déjà maintes fois répétée, c’était juste au cas où, il ne savait pas, une idée surgirait là, quelque part. Le constat fut sans appel : l’engin ne pouvait pas décoller. Vite, l’équipage !

Ce dernier fut réuni en un rien de temps, comme si chacun avait tout simplement attendu le moment du rappel. L’odeur caractéristique des périodes les plus intenses du projet leur revint lorsque Coffeetrooper, au sommet de sa forme, leur apporta de quoi carburer. Formant un cercle autour de leur meneur, tous attendaient le détail de leur mission, encore enveloppée d’un voile de mystère. BODOC afficha une mine sereine, il avait un plan : « J’ai fait affréter un supercargo, il arrive dans une semaine exactement. La seule façon de pouvoir emmener le TIE Fighter est de l’expédier façon puzzle. C’est parti ! »

Comme un seul Wookie gigantesque, la troupe s’auto-organisa et entama le démontage, de façon méticuleuse et ordonnée. L’atelier reprenait vie de plus belle !

Du haut de la colline carto-ondulaire la plus haute, BODOC évaluait ce chantier pharaonique, papier et crayon à la main. Un peu plus tôt, un vent de panique avait soufflé sur toute l’équipée : il fallait des boîtes de transport ! Utiliser les boîtes standards, de mauvaise facture de ce côté de la galaxie, eut été par trop risqué. Voyant le démontage s’opérer remarquablement et sans accroc, il décida d’en réaliser directement la conception.

Bois, carton, bâche – il manquait malheureusement beaucoup pour procéder à la construction. Il constitua un groupe d’expédition spécialement chargé de troquer ces matériaux essentiels à la réalisation des boîtes. Fort heureusement, sa productivité lui avait permis de créer de nombreux objets desquels il tirerait le prix le meilleur.

Laissons donc BODOC et ses acolytes poursuivre leurs péripéties, tous déjà équipés pour contrer la pulpe du carto-désert. Une chose est sûre : par vent magnétique ou pluie électronique, le TIE Fighter de Vador sera présent à la Foire Intergalactique Decauville, qui se tiendra à Voisins-Le-Bretonneux.

Avertissez sans attendre vos temporo-assitants, assurez-vous de la révision périodique de vos spatio-glisseurs et préparez vos harnais : on se retrouve sur place, en carton et en os !